Chef Christophe & Alexandre Bacquié

LE MAS LES EYDINS

2420 Chemin du Four
84 480 Bonnieux

Figure de proue de la haute gastronomie, Christophe Bacquié a su gravir un à un les échelons de la vie. Ce grand gaillard au charme conquérant est un infatigable, qui vit chaque jour comme un défi, celui d’amener les gastronomes audelà. Le Chef nous propose une cuisine d’auteur subtile et ingénieuse, de celle qui ne s’embarrasse pas de superflu pour être au plus près de sa vérité. Une partition jouée avec le cœur, une effervescence des goûts franche et sincère !

 

Quelle est votre madeleine de Proust ?

Je dirais une belle tarte au citron que ma mère faisait très bien. Cela me parle beaucoup et il y a quelque temps au Castellet, nous en faisions une revisitée. Ce qui est intéressant avec ce genre de produit, ici une tarte au citron un peu basique, c’est qu’on peut le retravailler de différentes manières, aller chercher un peu plus loin dans des mises en œuvre plus complexes. Ma mère cuisinait bien et apparemment enfant j’aimais faire traîner mes doigts de partout, goûtant çà et là à ses différentes préparations. Il y a aussi un plat qui m’a toujours beaucoup touché et marqué, c’est la blanquette de veau.

Pour vous, quel a été le déclencheur qui vous a amené en cuisine ?

Mon beau-père et ma mère possédaient un hôtel-restaurant, le Bellevue à Lumio et il m’arrivait souvent d’apporter mon aide en salle… ça me plaisait bien. Plus tard, j’ai donc fait une école hôtelière et une première année en service mais avec le temps je me suis rendu compte que ce n’était pas ma voie. Par la suite, je me suis orienté en cuisine et là j’ai découvert le plaisir de l’adrénaline, des grandes brigades.

Avez-vous eu un ou plusieurs mentor(s) dans votre carrière ?

J’ai travaillé pendant plusieurs années à l’Oasis à Mandelieu la Napoule. Une grande maison avec deux étoiles Michelin où j’ai pu rencontrer le chef Louis Outhier.  C’était une vraie personnalité, un homme fantastique qui dégageait un charisme incroyable ! J’en garde des souvenirs fantastiques… On avait des brigades de chefs extraordinaires. Je pense que ce métier est fait de rencontre humaines et passionnantes comme lorsque j’ai croisé la route de Mr Richard Coutanceau à La Rochelle, Mr Pierre Gagnaire, Antoine Westermann qui a été pour moi une rencontre bouleversante mais aussi Mr Bocuse qui est venu à la villa à l’époque. Ce sont des chefs qui inspirent beaucoup de respect et pour lesquels on a envie un jour de se reconnaître dans ce qu’ils font !

 

Avez-vous une anecdote, une expérience gastronomique mémorable à partager avec nous ?

Des histoires j’en ai en pagaille ! En expérience gustative, je pense souvent à Arnaud Donckele, Emmanuel Renaut, Arnaud Lallemand, Gilles Goujon. Lorsque l’on se rend chez eux, ce sont des expériences fantastiques. J’ai eu également un moment assez rare… Une fois, j’ai pleuré au restaurant ! C’était en Chine, chez Paul Pairet. Un concept novateur, un plat extrêmement touchant, une musique, une odeur, tout un ensemble de petites choses m’ont mis en émoi. C’était merveilleux… On a du mal à le croire tant qu’on ne l’a pas vécu !

Comment s’est construit le cuisinier que vous êtes aujourd’hui ?

C’est un cheminement qui demande beaucoup de temps. Je n’ai pas fait que de grandes maisons, je suis allé travailler avec mes parents, j’ai fait des petites maisons… Je sais ce qu’est le labeur au travail. Le parcours pour être chef est long. À mes débuts, je ne faisais pas ce que je fais aujourd’hui et probablement que demain il en sera de même. C’est la capacité que l’on a aujourd’hui de pouvoir se projeter, réfléchir, créer et avoir des partis pris francs et sincères sur des choses qui nous plaisent ou non. Le temps crée notre identité. De chaque expérience, de chaque plat, on retient quelque chose. Un cuisinier c’est avant tout une personnalité, une philosophie qui lui est propre !

 

CHEF CHRISTOPHE BACQUIÉ

« J’ai eu la chance de passer une grande partie de mon enfance en Corse et plus précisément vers Calvi. L’Ile de beauté influence encore aujourd’hui ma manière d’appréhender la cuisine, que ce soit sur les produits de grande qualité ou encore une vision du quotidien. »

Le casting d’un dîner « madeleine de Proust » chez vous ?

Je réunirai des amis, des personnes qui me sont chers peu importe leurs horizons. Un peu comme pour mes 50 ans, organisés par Alexandra en Corse. Il y aurait par exemple Emmanuelle Renaut, Gilles Goujon, Olivier Nasti et bien d’autres amis chefs… Mais aussi Emmanuel Hubert ancien coureur cycliste et manager général d’Arkéa-Samsic, Gérard Neveu ancien directeur du circuit du Castellet et qui est maintenant dans la course automobile, le Dr François Franceschi un ami chirurgien ophtalmologiste de Marseille, Davide Dalmasso, ambassadeurs de bons produits italiens… Et j’en passe ! Une grande tablée d’amis et de supers potes autour d’un repas simple et convivial !

Quels sont vos premiers émois et préférences autour du vin ?

Pour le vin, mon problème c’est que je suis un grand fan de rouges de Bourgogne et notamment ceux du domaine Bruno Clavelier ! J’aime aussi beaucoup le vin corse, comme ceux du Domaine de Vaccelli … Des vins avec beaucoup de caractère mais aussi très doux, très fins.

Y a-t-il un restaurant dans le monde que vous rêveriez de découvrir ?

Je comptabilise déjà d’innombrables expériences magnifiques dans le monde mais aujourd’hui, par exemple, j’aimerais me rendre chez Daniel Boulud à New-York mais aussi chez David Kinch en Californie… Il y en a tellement que j’en oublie certainement !

 

« JE COMPTABILISE DÉJÀ D’INNOMBRABLES EXPÉRIENCES
MAGNIFIQUES DANS LE MONDE. »

 

 

 

 

 

 

 

 

Un lieu qui fait écho à vos souvenirs savoureux et qui a façonné votre cuisine d’aujourd’hui ?

J’ai eu la chance de passer une grande partie de mon enfance en Corse et plus précisément vers Calvi. L’Ile de beauté influence encore aujourd’hui ma manière d’appréhender la cuisine, que ce soit sur les produits de grande qualité ou encore une vision du quotidien. C’est le sud, c’est la méditerranée…

Vous avez quitté le Castellet pour vous lancer dans une nouvelle aventure… Qu’est-ce que vous nous avez préparé ?

Nous mûrissions depuis plusieurs années le projet d’ouvrir notre maison et cela faisait plus de 3 ans que nous recherchions LE lieu… Une chambre d’hôte à Bonnieux, au cœur du Luberon. Une nouvelle façon de recevoir, une proximité différente, plus intimiste ! Cette propriété se trouve sur 3,5 hectares de terrain arboré avec des arbres fruitiers, des oliviers et des champs de lavandes magnifiques… Nous disposons de 5 belles chambres que nous avons faites à notre goût. Bien évidemment, nous avons créé une table gastronomique pour nos hôtes. Quelque chose de simple, de décomplexé avec une toute nouvelle partition, reprenant certains classiques et codes du Castellet. Nous avons également une salle à manger conviviale pour accueillir des groupes de 6 à 12 personnes et ainsi proposer à la clientèle extérieure une expérience gastronomique en 6 à 8 séquences.

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