Chef Bruno Oger

“la bastide bruno oger le cannet

Rue de l’Ouest
06 110 Le Cannet”

De la Bretagne à la Méditerranée… Natif du Morbihan, passionné de cuisine depuis l’âge de 12 ans, Bruno Oger fait partie de cette génération de cuisiniers les plus talentueux et les plus créatifs de la cuisine française. À La Villa Archange, 2 étoiles Michelin, comme au Bistrot des Anges, couronné d’un Bib Gourmand, le chef et ses équipes proposent une cuisine locavore aussi délicate qu’imaginative.

 

Quelle est votre Madeleine de Proust ?

Quelles saveurs, quels parfums symbolisent votre enfance ?

L’iode, les produits de la mer… C’est des souvenirs de balade au bord de l’eau en Bretagne qui font écho à mon enfance. Les langoustines, le crabe, le homard durant les jours de fête mais aussi les ormeaux, les berniques que l’on allait ramasser à marée basse.

Y a-t-il un lieu qui se rattache à tous ces souvenirs savoureux ?

Bien sûr, pour moi c’est le Morbihan avec Carnac, Quiberon, Lorient et l’île de Groix. Nous avions une maison de famille à Larmor-Plage

Qui cuisinait lorsque vous étiez petit ?

À la maison, c’était mon papa qui cuisinait et j’ai tous ses parfums des fourneaux qui me reviennent ainsi que tous ces bons moments de partage en famille. À notre table, on trouvait les langoustines, l’araignée mais aussi à l’époque la godaille… Quand les marins-pêcheurs revenaient au port, ils touchaient leur salaire, plus la godaille, un panier de trouvailles de la mer mélangé. C’était un peu comme la prime de la pêche !

Une douceur sucrée qui a marqué vos jeunes années ?

En Bretagne, c’est les crêpes… Un moment important pour la famille. Il y a aussi les gavottes, le Kouign amann. Des spécialités, des gâteaux de voyage que l’on mange avec plaisir au goûter. Un péché-mignon aussi : Le Traou Mad, un biscuit breton que l’on retrouve d’ailleurs à la carte des mignardises du restaurant.

Comment vos origines, votre histoire ont influencé le cuisinier que vous êtes aujourd’hui ?

Je pense que la cuisine retrace les parcours de la vie d’un cuisinier. Pour moi, c’est la Bretagne au démarrage, ensuite mon expérience que j’ai eu à Bangkok durant 4 ans et enfin l’influence du Sud. Ma cuisine c’est un mélange de tout ça. On retrouve les produits de la méditerranée mais aussi le beurre demi-sel, la crème, les gavottes… Des petits détails que l’on découvre au rythme de ma carte. On a également un dos de loup citron-citronnelle avec des échalotes et du riz soufflé qui me rappelle un petit peu la street food de Bangkok.

Avez-vous toujours su que vous seriez cuisinier ?

Je voulais être cuisinier ou paysan car j’ai toujours voulu être proche de la nature. Mon papa était d’ailleurs lui-même cuisinier et possédait avec ma mère un restaurant. Nous vivions à l’étage donc je suis tombé très tôt dans la marmite. Très vite, j’ai voulu voyager et décrocher les étoiles.

Quels étaient vos héros de la gastronomie plus jeune ?

Mes héros c’était Bocuse, Blanc, Guérard, Haeberlin… À l’époque le Michelin était très hexagonal, quand j’ai commencé la cuisine il y avait encore très peu de références où il fallait vraiment se rendre en France. Maintenant la porte est ouverte sur le monde.

Georges Blanc a été un mentor pour moi, j’ai eu la chance de travailler à ses côtés durant sept années. Nous étions extrêmement proches et je lui dois une grande partie de ma carrière.


Qu’est-ce qui vous reste de George Blanc aujourd’hui dans votre cuisine ?

Je dirais le goût du produit, le plaisir de manger, la rigueur et de mettre dans l’assiette que des goûts francs. Je pense que les plats sont bons lorsqu’il n’y a pas d’éléments parasites. C’est extrêmement important et c’est ce que j’ai appris à ses côtés.

Avez-vous une anecdote à nous partager de ces moments en cuisine ?

Oui… La plus marquante est le jour où j’ai repoussé mon mariage pour lui. Je devais me marier en septembre et j’ai dû le repousser à un mois plus tard car il a souhaité que j’aille travailler pour lui en Suède. Cela montre à quel point nous sommes très liés. Heureusement que ma femme a été très compréhensive !

Avez-vous une expérience culinaire mémorable qui vous a ému, que ce soit en France ou à l’étranger ?

Elle n’est pas spécialement gastronomique mais j’ai un très bon souvenir en Thaïlande. C’était à Koh Samui, nous étions dans un restaurant près d’un joli Buddha et d’un plan d’eau. On a commandé quelques spécialités et la petite grand-mère qui était là, est partie avec sa mobylette au marché faire ses courses. On a attendu bien 45 minutes mais la cuisine était divinement bonne et l’atmosphère pleinement authentique ! Un très beau moment.

Y a-t-il un produit que vous aimez bien travailler ?

Je trouve que le riz est intéressant… On peut le faire souffler, le cuire de différentes façons que ce soit un riz thaï, basmati ou Acquerello.

Avez-vous un vin coup de cœur qui vous suit depuis plusieurs années ?

Je suis quelqu’un qui aime le bon vin et je suis plutôt fan de ceux du bordelais. J’aime les crus avec une grande personnalité comme un bon Rothschild… Et j’ai d’ailleurs initié toute la famille. J’aime aussi beaucoup les blancs de Bourgogne comme les Montrachet. Il faut dire, on a une telle richesse en France… Les vins du Languedoc, de la vallée du Rhône ont eux aussi leur typicité propre.

Une boisson que vous affectionnez depuis toujours et qui vaut le détour ?

Je ne dirais pas non à une bonne bolée de cidre brut. C’est exceptionnel !

Y a-t-il une mode culinaire dans laquelle vous n’êtes jamais tombé ?

Moi je ne suis jamais à la mode. Je pars du principe que la mode se démode. Je m’attache à faire quelque chose qui me correspond très sincèrement. Je suis dans le pleine mer… La seule difficulté que l’on a c’est de tenir la qualité.

Enfant, vous mettiez quoi dans vos sandwichs ?

Alors moi c’était plutôt en guise de goûter… J’aimais beaucoup manger un bout de chocolat entre deux morceaux de pain avec en prime pour le goût un peu de beurre demi-sel. C’est marrant, parce que mes enfants ont gardé cette même habitude mais sans le beurre

Un dîner « madeleine de Proust » qui invitez-vous à votre table ?

Bien entendu mon épouse et mes deux garçons mais aussi George Blanc et mes amis qui partagent mon quotidien. Ce serait un festin très convivial et autour de magnifiques bouteilles avec un petit peu de caviar si on peut, des langoustines, du turbo, le poisson roi. En toute simplicité et sincérité chez moi.

Un mantra, un conseil de l’enfance à nous partager ?

Mon père m’a toujours inculqué la valeur du travail et c’est ce que j’essaie de faire aussi avec mes enfants

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